Le coût lié aux invasions d’insectes va considérablement augmenter

Une étude scientifique conclut à une sous-estimation du coût des invasions d’insectes. Des phénomènes qui devraient devenir plus fréquents sous l’effet du réchauffement climatique et de la mondialisation du commerce

« Il y a deux phénomènes principaux qui conduisent à une augmentation de la fréquence d’introduction et à une possible augmentation de la distribution des invasions d’insectes les plus coûteuses : le commerce international et le réchauffement climatique », conclut une étude scientifique rendue publique mardi 4 octobre par le CNRS.

L’approche étant essentiellement économique, ses auteurs pointent pêle-mêle l’augmentation de la population humaine, les déplacements, les migrations et la prospérité comme facteurs aggravants, malgré, ajoutent-ils, les politiques mises en œuvre pour combattre les espèces envahissantes. L’étude ne mentionne en revanche pas l’influence des modes d’agriculture. Les projections en matière de changements climatiques à horizon 2050 prévoient une augmentation de 18% des phénomènes invasifs dans les zones concernées par les invasions d’arthropodes, rappellent les chercheurs.

Or, les insectes constituent probablement le groupe d’animaux le plus coûteux pour la société humaine et font partie des espèces envahissantes les plus virulentes, indiquent-ils. Les insectes nuisibles réduiraient de 10 à 16% les rendements agricoles avant récolte et consommeraient une quantité équivalente après. Ce sont donc les plus grands producteurs de denrées alimentaires, la Chine et les Etats-Unis, qui peuvent craindre les pertes les plus élevées liées à des invasions d’insectes, estime l’étude.

« Plusieurs autres espèces d’insectes défolient les arbres et dégradent la biodiversité végétale, menacent la foresterie commerciale et entravent l’atténuation du changement climatique via une augmentation de la mortalité des arbres et des émissions de gaz à effet de serre correspondantes », relèvent les auteurs. Beaucoup d’autres insectes enfin sont des espèces nuisibles ou des vecteurs de maladies impactant directement la santé publique.

69 milliards d’euros de dégâts chaque année

Les auteurs chiffrent à 69 milliards d’euros (Mds€) le coût minimal annuel des dégâts dans le monde. Mais ils considèrent que ce coût est sous-estimé et qu’il va augmenter avec le temps.

Parmi les deux secteurs les plus impactés figure l’agriculture. Les insectes dans leur ensemble consomment en effet 40% des biens de consommation, soit la nourriture pour un milliard d’êtres humains, selon le CNRS. La santé est le deuxième secteur, le coût global attribuable aux insectes envahissants s’élevant à plus de 6 Mds€ par an. Les régions les plus impactées en termes de dépenses médicales sont l’Asie suivie par l’Amérique du Nord, puis le groupe Amérique centrale/Amérique du Sud. La maladie la plus représentée parmi ces dépenses est la dengue (84% des dépenses).

Les mesures de prévention sont souvent bien moins coûteuses que les dépenses payées une fois les dommages survenus, soulignent les auteurs. Les coûts pourraient même être divisés par dix pour les maladies transmises par les moustiques. Dans la plupart des cas, relèvent-ils, les coûts sont supportés par les particuliers en dépenses directes, via des prix de consommation plus élevés ou par les impôts, renforçant ainsi le lien entre pauvreté et maladie.

« Une plus grande vigilance et la mise en place de procédures de réponse à une invasion biologique permettraient de faire économiser à la société des dizaines de milliards d’euros », concluent les chercheurs.

Laurent Radisson, journaliste Rédacteur en Chef délégué aux marchés HSE]  date de publication 6 octobre 2016

Nous voudrions compléter ce constat  par celui  du très faible niveau de concurrence qui existe entre les différentes stratégies de lutte.  De sorte que, les firmes et particulièrement les multinationales dégagent des taux de marge  extrêmement confortables. Nos ravageurs ne ravagent pas leurs profits c’est le moins qu’on puisse dire !!!!  Il n’y a aucune morale à leur faire, il faut simplement que les pouvoirs publics évitent de leur ménager  de ruineuses situations de monopole.


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