Une communication plus nuancée...
vendredi 4 août 2017 -
Par rapport à d’autres papiers dépourvus de toute information publiés sur d’autres supports, celui de Pauline Dumonteil ( Figaro) est mieux documenté. De plus, en parlant de SNP et de son président il renvoie sur notre site ou les lecteurs du Figaro trouveront tous nos commentaires. Merci de nous avoir permis de le faire.
Pauline Dumonteil indique d’emblée s’il s’agit d’une expérimentation précision utile car déjà dans les commentaires sur son article le lecteur demande ou le produit est vendu !
Monaco serait utilisateur de cette formule mais avec quels résultats, sur quel échantillon ? rien n’est dit. Il est vrai que les monégasques ne sont pas très bavards.
Sur le produit supposément utilisé : la firme ARYSTA LS NPP produit deux souches du champignon entomopathogène Beauveria Bassiana la souche 147 autorisée pour le Paysandisia et la souche NPP 111 B005 qui n’a pas d’autorisation française. Ces 2 souches ont reçu récemment en effet, un accord européen après un long examen des spécialistes de l’EFSA. La firme vient de déposer une demande d’AMM française : délai moyen pour obtenir une réponse entre 18 et 24 mois.
La souche 147 produit OSTRINIL a contre le Paysandisia des résultats au mieux médiocres en particulier en plein champ. De plus le produit est cher ( # 100 € le kg information non vérifiée la firme refusant de communiquer là dessus ).A noter qu’en 2013 23 communes de PACA ont été, par arrêté ministériel ( 9/12/2013) autorisées à expérimenter cette souche 147 contre le CRP. Elles s’en sont bien gardées, pourquoi ? L’expérimentation n’a jamais démarré....
La firme semble placer de plus grands espoirs dans la souche NPP 111 B005. Nous ignorons les études produites dans son dossier de demande d’AMM. Elle pratique depuis 3 à 5 ans en particulier avec la commune d’ Hyéres selon la procédure ADE autorisation d’expérimentation par un bureau d’études agréé essais BPE ( bonnes pratiques d’expérimentation) des essais privés sur le domaine public qui bénéficie d’une autorisation de l’ANSES. La protection du secret industriel interdit d’avoir la moindre information sur le cadre d’une expérimentation, sa durée, les moyens mis en œuvre et ses résultats. Cette opacité nous la retrouverons pour la présente expérimentation. Nous avons interrogé le SRAL qui contrairement à ce qui est écrit par ailleurs, déclare laconiquement qu’il s’agit d’une procédure ADE autorisé par l’ANSES. On ne sait donc strictement rien sur le contenu de cette expérimentation réalisée dans un lieu ouvert au public !!!! Mais ce qui nous étonne encore davantage c’est l’ordonnancement des choses. En principe la demande d’AMM est précédée d’études scientifiques de toutes natures : efficacité, toxicité, protection des utilisateurs, du biotope...... pour justifier la demande. Ici c’est le contraire on continue à expérimenter en même temps que l’ANSES poursuit l’examen des études produites. Un petit manque de cohérence à tout le moins...
Cette situation appellerait de la part d’associations de la société civile la mise en place de leur propre suivi par des constats réguliers faciles à faire dans un parc public.
Mais ça pose une question beaucoup plus grave encore. Comme pour toute expérimentation elle peut échouer entraînant la perte de nombreux palmiers patrimoniaux plantés par nos grands anciens parmi les plus beaux de la ville. Ou est-il écrit que l’expérimentation met fin aux exigences de la lutte obligatoire résultant du l’arrêté du 21 juillet 2010. Ce point doit être impérativement tranché par le ministère qu’il ne doit pas se contenter de dire qu’il s’agit d’une ADE autorisée par l’Anses. Au printemps 2013 une expérimentation dite de Perpignan a été lancée par le ministère ( engagement de 200 000 € d’argent public) pour étudier les conditions d’application de l’endothérapie pour le traitement des palmiers. On est toujours en attente du rapport de synthèse mais il apparaissait clairement dans l’appel d’offres qu’il s’agissait de sujets de pépinière et qu’on allait pas sacrifier des palmiers patrimoine. Dans ces conditions on est en droit de s’interroger sur la justification profonde de cette expérimentation de Nice. Ne perdons pas de vue que plusieurs associations dont SNP fait valoir qu’en prenant l’orientation zérophyto la ville de Nice était en contradiction délibérée avec la réglementation résultant de l’arrêté du 21 juillet 2010.
Enfin sur le produit considérer que ce champignon BB est le remède bio idéal doit être fortement nuancé. Il suffit de lire les FDS des produits qui en font usage. Sans être spécialiste on comprend que la présence par inhalation d’une souche de champignon dans nos bronchioles n’est pas franchement rassurante et demande, des protections spéciales, une mise en œuvre proscrivant impérativement tout dérive.
Sur le drône : on doit être au 10 e article dans Nice-Matin Var-matin !
SNP a plusieurs fois dits l’intérêt du drône pour faire de la surveillance et son manque d’intérêt réel, quelque soit sa réputation à Monaco, pour faire des traitements d’autant qu’ ils sont prohibés par la loi française. Nous n’avons pour les raisons évoquées plus haut, aucune information sur le contenu de l’ADE mais s’il comporte une autorisation d’usage du drône c’est extrêmement surprenant dans la mesure où le SRAL a toujours été extrêmement prompt à réagir lorsque tel ou tel opérateur prétendait traiter de cette façon de là ? Différence d’appréciation entre le ministère et l’ANSES ? Sans revenir sous tous nos arguments, l’usage du drône très onéreux ( engin de 20 000 € ) nécessite d’avoir un pilote chevronné particulièrement au secteur urbain. On parle de 10 à 12 traitements par an . à quel prix ?
Mais il est aussi extrêmement dangereux pour la sécurité civile, risque de chutes ( déjà des précédents) et surtout surtout d’attentats. Tout le monde sait que la principauté exerce un contrôle de la circulation des personnes et des biens autrement plus sérieux que le notre . Il faut dire qu’ils en ont les moyens !! Enfin les Espagnols pour ces mêmes raisons ont interdit l’usage du drône en secteur urbain.
Pour conclure, nous avons du mal à imaginer sauf contre-feu de communication ( voir article récent du Figaro en PJ) l’originalité et l’intérêt en cette circonstance de cette expérimentation beaucoup trop publique en apparence.