Le Monde Mag : à côté de la plaque ?
lundi 12 août 2019 -
https://www.sauvonsnospalmiers.fr/la-gloire-fletrie-du-palmier.html
Le 16 août 2015 Rémi Barroux grand reporter au Monde, après avoir fait le voyage à la Mecque d’Elché, interrogé les sachants du dossier ( nous avons été particulièrement fiers d’en faire partie) consacra aux palmiers un article très sombre auquel nous avions révé d’une suite " Quand le palmier phoenix renaquit de ses cendres"....
Pour cet article à la plume de Diane Lisarelli nous n’avons pas été sollicités c’est bien dommage car nous aurions pu éclairer la journaliste sur les points suivants :
- La responsabilité de la ville de Nice : le responsable des espaces verts peut dire ce qu’il veut pour faire plaisir à son chef, l’orientation zéro phyto est une anarie en situation de lutte obligatoire d’un insecte de quarantaine. En refusant d’appliquer la loi le maire a pris une énorme responsabilité et fait courir à sa ville des risques pécuniaires considérables ( plainte en cours en cours sur le bureau du procureur de la république, demande d’une commission d’enquête parlementaire à l’assemblée nationale).
On est, par ailleurs, en droit de se poser des questions sur l’autorité de l’État, en l’occurrence la DRAAF PACA qui a envoyé plusieurs centaines de lettres à des propriétaires contrevenants mais semble-t-il aucune au citoyen maire de Nice !
Cet aveuglement dogmatique par son côté bravache et anticipateur aurait-il un côté sympathique ? En réalité c’est tristement plus simple. Le zéro phyto est électoralement porteur surtout quand on a une solution bio en vue . C’est ce que la ville nous a écrit en décembre 2014. Ils ont cru aux déclarations des commerciaux de la firme qui est aujourd’hui leur fournisseur sur l’imminence d’une AMM, arrivée seulement en mars 2018 avec un produit qui est très loin d’être une panacée comme tous les spécialistes de la lutte biologique le savent parfaitement. Heureusement pour comparer il existe une AMM pour un produit concurrent.
Le patrimoine palmier niçois a donc été sans protection pendant plusieurs années ( sauf utilisation détournée d’une autre souche BB réservée aux papillons PA). On comprend l’indignation des riverains du parc Vigier - aujourd’hui totalement dévasté - Vicomte Vigier à l’origine de l’introduction du phéonix canariensis en France.
- N’est que très peu évoqué dans l’article le cout extrêmement élevé des plantations de remplacement. Il suffit de prendre la Promenade des Anglais pour se persuader que les finances du contribuable niçois vont le sentir passer !! la récente envolée de la taxe d’habitation pour les résidences secondaires trouverait-elle ici son fondement ?
Au-delà du non-respect de la réglementation les tenants du 100 % bio n’ont pas eu pour l’instant de résultats probants. Pour autant les parangons du phytosanitaire même en injection ont-ils la solution ?
SNP a cru à cette stratégie de 2010 à 2015 car elle avait été présentée comme la seule susceptible de viser l’éradication du CRP.
3 phénomènes ont fait évoluer la position de l’association :
- au niveau européen et mondial la protection des cultures et de la biodiversité ne pouvait plus passer par des solutions chimiques.
- la mise en œuvre de la stratégie d’injection n’a pas entraînée d’éradication du CRP lutte collective ou pas. L’ANSES dans son avis sur l’expérimentation CAVEM Fréjus Saint-Raphaël n’a pas validé les taux d’efficacité avancés par la firme fabricante.
- Comme les niçois l’avaient utilement soulevé, des doutes sur les conséquences d’un traitement d’injection très invasif commencent à se manifester. L’expérimentation dite de Perpignan lancée par le ministère en 2013 ( budget # 200 000 €) devait en apporter la réponse. Silence radio du ministère. Le rapport est rendu depuis un an, mais n’est pas rendu public. Nous allons demander à une ou un député(e) de poser une question écrite à l’assemblée.
Au total, que retenir de cette lutte entre les Horaces et les Curiaces ? ..... qu’ils auraient mieux fait de s’entendre sur le dos du charançon rouge dans le cadre d’un véritable plan de lutte intégrée mariant toutes les stratégies !
La réaction de Robert CASTELLANA liVEILLE REGLEMENTAIRE RIVIERA GARDENS AOUT 2019
Dans un article récent (en PJ), le journal Le Monde renvoie dos à dos les promoteurs de la lutte chimique et de la lutte biologique contre les ravageurs des palmiers sur la Côte d’Azur. .Sont cités notamment la Ville de Nice, la Communauté d’Agglomération de Fréjus (CAVEM) ainsi que les collections de palmiers de l‘INRA (Villa Thuret – Antibes).
L’article oublie toutefois de mentionner que la Ville de Nice accompagne sa stratégie (dite bio) de la plantation massive de palmiers de remplacement qualifiés de moins appétant aux ravageurs. Outre le coût exorbitant de ces opérations de remplacement, cette stratégie conduit à des importations de palmiers soumis à une quarantaine chimique dans les pépinières.
Le plus gênant dans cet article reste toutefois l’absence de référence explicite à la Stratégie dite de Lutte Intégrée (Integrated Pest management) que vient d’adopter la FAO. D’autant que la Lutte Intégrée associe (par principe) lutte chimique et lutte biologique, comme l’explique la FAO ici : http://www.fao.org/news/story/fr/item/878045/icode/
LE MONDE 9 AOUT 2019. POUR SAUVER LEURS PALMIERS, LES NIÇOIS DIVISES SUR LE CHOIX DES ARMES PAR DIANE LISARELLI. Afin d’éradiquer le charançon rouge qui décime les palmiers, la mairie prône les méthodes biologiques, alors que les comités de sauvegarde locaux veulent un traitement chimique (extraits).
Lire l’intégralité de l’article : https://sauvonsnospalmiers.fr/IMG/pdf/le_monde_8_08_19-2.pdf?3345/e06d256e938bc6cab8aa0a70459b8534725856e1
Un arbre symbolique. Ce n’est pas tout à fait un arbre et c’est plus qu’un symbole : un imaginaire. Ce sont des images – peintures, films, installations –, des souvenirs, des fantasmes qui émergent instantanément à la vue de ses feuilles balancées par le vent. Le palmier a beau être de la même famille botanique que l’herbe à pelouse, il a un charisme fou. Emblème de la Côte d’Azur, il est la promesse d’une vie douce et ensoleillée que beaucoup viennent chercher près de la Méditerranée. Mais le voilà sérieusement menacé par des insectes ravageurs, au premier rang desquels le Rhynchophorus ferrugineus. De son nom vulgaire, le charançon rouge. Ce coléoptère originaire de l’Asie du Sud-Est et de l’Indonésie n’a beau mesurer en moyenne que 3 centimètres de long sur 12 millimètres de large, il sème la terreur dans tout le bassin méditerranéen.
Un désastre végétal. Dans son bureau du parc Phœnix à Nice, Jean-Michel Meuriot, responsable des espaces verts de la ville, pose sur sa table de travail déjà passablement encombrée une petite boîte vitrée. A l’intérieur : un bel ambassadeur de ce curculionidé, soigneusement épinglé. « Ça, c’est un petit tank, un char d’assaut ! », s’exclame l’expert botaniste dont les nerfs sont mis à rude épreuve par l’insecte. Vraisemblablement introduit en France par l’intermédiaire de cargaisons de palmiers bon marché importés d’Egypte (malgré les risques sanitaires connus) au début des années 2000, le charançon rouge s’est répandu comme une traînée de poudre. Il s’attaque ici en priorité au Phœnix canariensis, emblématique palmier des Canaries présent sur tout le pourtour méditerranéen, car il était jusque-là le plus beau et le plus résistant …/…
L’implication des associations. C’est ici que, avant son autorisation de mise sur le marché, le champignon Beauveria bassiana a été expérimenté. Un choix incompréhensible pour Bernard Goubert qui a lancé en novembre 2017 une pétition signée par 400 riverains pour que ce traitement qu’il juge inefficace soit abandonné. « Nous ne sommes pas du tout contre le bio, mais je constate qu’en suivant le protocole légal avec le chimique nous avons réussi à sauver tous les palmiers de notre résidence alors que ceux, mitoyens du parc, à qui on a appliqué une poudre de perlimpinpin, sont morts », explique-t-il, passablement excédé.
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/08/09/pour-sauver-leurs-palmiers-les-nicois-divises-sur-le-choix-des-armes_5498136_4500055.html
Commentaire par SNP
L’Association française de référence en matière de veille documentaire sur le charançon (Sauvons Nos Palmiers), souligne à juste titre dans ce post qu’il n’y a pas d’opposition entre lutte biologique et lutte chimique : le standard international étant celui de la Lutte Intégrée selon la FAO reprise par l’Anses dans son rapport commandité par le Ministère. Lien vers le post de SNP : http://www.sauvonsnospalmiers.fr/le-monde-mag-a-cote-de-la-plaque.html