Dans cette publicité la firme NUFRAM met le turbo ; une quatrième de couverture du numéro LIEN HORTICOLE consacré au Salon du végétal de Nantes rendez-vous annuel de l’arboriculture française et européenne : estimation d’une telle insertion mini 4000 € ht, au nez et à la barbe de toutes les autres firmes . Et de quoi parle-t-elle ? de la procéssionnaire du pin ? d’herbicides, insecticides, fongicides miracles non, du charançon rouge du palmier. Franchement à SNP on est scotché !! Il faut vendre plus de 1000 pièges pour rentrer dans ses frais.

 Le contenu de cette pub est intéressant : La lutte contre le CRP est un enjeu national dit NUFARM qui se propose de relever le challenge avec son piège qui n’est pourtant pas de l’année !! Avec quelles phéromones ? à d’autres indices on peut penser à leurs partenaires dans la lutte contre la procéssionnaire du pin.

La notion de pièges à charançons a disparu il s’agit, curieuse syntaxe de rebaptiser l’outil en "piège à phéromone" au singulier, alors qu’elle présente l’attractif comme un cocktail olfactif, sexuel, alimentaire.

Pas d’ambiguïté par contre sur les ambitions du piège illustrées cette fois-ci par les deux énormes mâchoires d’un piège à loups.....

Le texte évoque bien l’arrêté du 21 juillet 2010 mais présente le piégeage comme faisant partie des stratégies de lutte ce qui n’est pas dans l’arrêté. Est actuellement autorisé le piégeage dit monitoring anglicisme pour désigner surveillance. Ici on n’est plus du tout dans cet objectif.

NUFARM a cependant raison de bousculer une vision réglementaire dépassée. Depuis plus d’un an SNP est engagée dans la voie de ce que nous avons appelé "le piégeage contrôle" à ne pas assimiler au piégeage massif (voir PJ) en commercialisant un piège différent des autres, qu’elle est la seule à vendre en France (multi funnel trap). Nous avons pris soin de prendre un accord avec la firme M2 Life science leader européen de la fabrication de phéromones.

 Il faut impérativement sortir de cette notion de monitoring là pour déceler la présence d’un seul charançon qui théoriquement déclencherait des mécanismes de lutte obligatoire. Que signifie cet objectif quand une de nos adhérentes marseillaise avec un seul piège attrape la semaine dernière 20 charançons en 48 heures et en a pris plus de 600 l’an dernier ? Comble du raisonnement qu’est-ce que le piégeage massif prohibé, un nombre de prises ou un nombre de pièges ? faut-il rentrer le piège après avoir pris quelques charançons laissant tous les autres se jeter sur nos palmiers survivants ? on est pas loin du ridicule....

Au même moment notre moteur de recherche ramène vers nous un très intéressant article "Line Trapping : A Promising Method for More Accurate Pest Monitoring " où même pour un non scientifique, même s’il s’agit de lépidoptères et non de coléoptères, on apprend que les scientifiques de terrain commencent à poser les bonnes questions sur la signification des captures qui permettent de déterminer un taux de contamination.

 Cette technique du piégeage en ligne est donc capable de donner beaucoup d’informations. Aussi pourrait-on raisonnablement imaginer que l’an prochain les fonds régionaux de l’AMI seraient consacrés au financement d’une telle recherche. On aurait ainsi prouvé que nous ne faisons plus que subir, nous agissons.