Edito de juillet 2018
vendredi 10 août 2018 -
Chers amis et passionnés du palmier,
Je vous avais promis de tout vous dire sur la gestion des palmiers de Nice. J’y reviendrai car malheureusement l’actualité réglementaire prend le pas. Simplement le temps de vous confier que nous avons au dossier une lettre de Bernard Baudin du 17 décembre 2014 Conseiller Espaces Verts du Maire de Nice qui reconnaît refuser l’application de l’arrêté du 21 juillet 2010 en affirmant n’utiliser que des produits de bio controle et être dans l’attente prochaine d’une AMM concernant un produit à base de champignons entomopathogènes * on a compris le Beauveria Bassiana. Quatre ans de non-respect de la réglementation plus tard, une ou plusieurs plaintes contre X ont été déposées par des riverains du Parc Vigier consternés par une hécatombe à laquelle la ville déclare qu’elle n’en peut mais.
Selon nos informations ces plaintes au procureur de la république ont été reçues et une enquête préliminaire est en cours....
Beaucoup, beaucoup plus grave, comme nous l’avons récemment relaté, notre requête auprès de la DGAL d’une dérogation 120 jours concernant les produits à base d’imidaclopride a été, sans aucun commentaire, rejetée par lettre conjointe des ministères de l’Agriculture, de l’Ècologie, de la Santé.
Au-delà de la satisfaction de s’être bien battu, SNP considère que cette décision est purement idéologique car elle fait fi du mécanisme d’adaptation prévue dans la loi biodiversité en n’étant qu’un aveu d’échec patent des plans Eco-phyto qui n’arrivent pas à stopper la progression d’utilisation des produits phytosanitaires.
Avec les agriculteurs, les producteurs de végétaux, nous sommes aveuglements pénalisés parce que recherche publique et privée ont été dans l’incapacité de proposer des solutions alternatives efficaces. Le moins que l’on puisse dire est que malgré la doxa, la puissance publique s’est en réalité désintéressée du problème.
Deux chiffres qui font mal : le ministère de la santé vient de débloquer 30 millions d’euros pour trouver des alternatives aux phytosanitaires. Il faut 4 à 5 ans minimum pour sortir une AMM , le budget du ministère de la santé : 9 milliards d’euros ! L’INRA dans une communication récente reconnaît que 60 de ses chercheurs sur 1849 se consacrent à la recherche sur le Biocontrôle.
Au 1er septembre, 2 stratégies préventives sur 3 iront à la casse. un boulevard pour la firme multinationale Syngenta propriétaire de la stratégie 3 qui, pour asseoir son monopole s’est permis diviser par 3 son tarif pour les communes qui acceptent le recours exclusif à son produit. Cette situation a tout de même été sévèrement critiquée par l’ANSES dans un rapport de 2017 ce qui apparemment n’a pas servi de leçon !
Aurons-nous une stratégie 4 : 100 % bio qui mettrait tout le monde d’accord ? 2 produits bénéficient d’une AMM pour des souches de BB, ce qui est un progrès, mais n’avons aucun recul sur ces produits qui de toutes façons nécessiteront des stratégies de complément qui théoriquement ne peuvent être que phytosanitaires.
Quadrature du cercle ? à SNP nous ne sommes pas loin de le penser....
Hervé Pietra
Pdt de SNP
* obtenue quatre ans plus tard, le 09/03/2018