Edito de janvier 2016
samedi 13 février 2016 -
Chers amis et passionnés du palmier,
Début d’année gueule de bois & langue de bois. Contrairement à tous les autres candidats y compris de la nouvelle région Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon, notre nouveau président de région n’a pas répondu à notre appel pour un vaste plan régional de lutte contre les ravageurs du palmier. Il doit considérer que ce problème doit trouver sa solution au niveau de chaque collectivité. En ce qui concerne le COPIL 06, il ne fait plus parler de lui depuis longtemps et la situation du parc public et privé de la métropole de Nice devient préoccupante. Il n’a donc pas trouvé de solution miracle çela se verrait, pas plus qu’il n’a fait démarrer l’expérimentation Beauveria Bassiana pourtant autorisée chez lui depuis décembre 2013.
Le COPIL régional PACA nous a-t-il rendu le sourire ? pas vraiment. Création arrêté ministériel le 9 décembre 2013. Il se réunit une première fois en novembre 2014, ne parvient à mettre sur pied que 2 groupes de travail sur 5 qui terminent leurs travaux en mai 2015 Résultats : une modification cosmétique de l’arrêté du 21 juillet 2010, un projet de vade-mecum réglementaire à destination des collectivités.
Notre salut viendra-t-il de l’Europe ? pas tout de suite.... L’ambitieux programme Palm Protect budget € 4 millions , 11 universités et centres de recherche, est terminé depuis décembre 2014. Un communiqué final de 10 pages, aucune publication significative, trouvée, des recherches théoriques auraient été réalisées mais en recherche appliquée, pas de nouveaux produits pas de nouvelles procédures… si ces travaux ne sont pas repris très vite on pourra parler de gaspillage d’argent public.
Mais qu’en est-il sur le terrain ?
Le papillon palmivore : l’infestation est galopante. Partie de chamaerops humilis et trachycarpus, elle atteint maintenant les Phœnix rejoignant ainsi le CRP. Ce ravageur n’est pas encore en lutte obligatoire ce qui est parfaitement regrettable.
Le charançon rouge : la stratégie 1 (bio) est de moins en moins efficace au fur et à mesure que l’infestation progresse. Elle ne doit sa survie que parce que les nématodes, même chers , sont en vente libre aux particuliers. Mais c’est faire peu de cas des contraintes et des mérites de la lutte obligatoire, sans oublier la nécessité de traiter au confidor en juillet en août, sur laquelle les adeptes de cette stratégie font plupart du temps l’impasse avec toutes les conséquences d’une rupture de protection. La stratégie 2 (phyto) reste efficace. On ne constate pas pour l’instant de phénomène d’accoutumance ni de phytotoxicité. Pour sa mise en œuvre, les particuliers ne doivent pas légalement jouer aux autos entrepreneurs. La stratégie 3 (endo) simple à mettre en œuvre, rémanence annuelle et compétitive même au barème d’aujourd’hui a donné lieu à plus de 10 000 injections. Depuis quelques semaines, et sous réserve d’une information attendue de la firme, on constate un taux d’efficacité qui ne serait plus de 99 % mais plus vraisemblablement de 90 et même 85 %. Pas de langue de bois, c’est une vraie déception. L’explication résiderait dans la présence d’une pré-infestation significative, impossible à déceler, ou d’autres pathologies.
Ceci rend d’autant plus nécessaire, ce que SNP demande à cor et à cri depuis des années :
* la mise en place d’une stratégie alternative complémentaire qui est le premier échelon de la lutte biologique, à savoir le piégeage massif.
* le développement d’outils de diagnostic fiable. Un espoir est né par la désignation , dans le cadre d’un appel à projet du ministère de l’écologie, d’une PME de la Seyne-sur-Mer Chrisar, spécialisée en acoustique marine pour la mise au point d’un détecteur de larves en collaboration avec le CIRAD.
Hervé Pietra