Dérogation Confidor en peril ?
vendredi 4 mai 2018 -
Par Gaelle Gaudin - Publié le 03/05/2018
Les États membres de l’UE ont adopté, le 27 avril, un texte interdisant l’usage de trois molécules de la famille des néonicotinoïdes en Europe, sauf pour les productions sous serre permanent http://campagnesetenvironnement.fr/
Depuis 2013, l’utilisation de trois molécules de la famille des néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxam) est fortement restreinte en Europe. Elle le sera encore davantage dès la fin 2018 : les États membres de l’UE ont adopté, le 27 avril, un texte de la Commission pour les cantonner aux usages sous serre permanente. Le règlement devrait être applicable d’ici à la fin de l’année, précise la Commission européenne.
Quid des dispositions prises par la France ?
L’adoption de cette proposition de la Commission fait suite à l’avis de l’Efsa, publié le 28 février, qui confirme un risque pour les abeilles.
L’articulation de cette décision avec les textes nationaux, en France, se pose. Dans l’Hexagone, les néonicotinoïdes doivent en effet être interdits dès le 1er septembre 2018… mais la réglementation prévoit de possibles dérogations jusqu’au 1er juillet 2020. Ces dérogations, en cours d’évaluation, pourraient donc ne pas voir le jour.
À SNP nous prenons cela très au sérieux. Nous avons depuis quelques semaines déjà, de concert avec les "Fous de Palmiers" écrit à à la DGAl, aux présidentes et présidents de 13 organisations professionnelles, à une trentaine de présidents de Chambres d’Agriculture du sud de la France et dans quelques jours à l’intégralité des DRAAF de la métropole.
Nous avons également mobilisé nos relations Presse mais c’est devenu extrêmement difficile d’argumenter de façon raisonnable sur le sujet. Les formidables groupes de pression écologiques (Générations futures, Avaaz, Agence de la biodiversité , Cash investigation...................) Qui disposent de moyens financiers quasi illimités sont là pour porter l’estocade. Ils veulent priver les acteurs économiques des dérogations possibles prévues dans la loi biodiversité, qui était pourtant un cadeau pour eux. Un exemple Avaaz Nous avons lancé la plus grande pétition de l’Histoire pour les abeilles plus de 5 millions de signatures. Dans cette ambiance qu’il faut bien qualifier de "terrorisme" intellectuel on se demande bien quel journalisme aura le courage de poser seulement la question !! On a vu le lynchage de la pourtant prudente commission parlementaire sur les phytos.
Devant cette difficulté de communication on serait tenter d’utiliser d’autres voies pour obtenir de la part du Ministère de l’Agriculture un soutien plus déterminé en réparation de deux "ratages" de taille qui ont coûté cher au denier public et ont été tout à fait préjudiciables à notre cause. ( avec tout le respect....... ! ).
- l’expérimentation endothérapie Bayer lutte contre le CRP
Grâce à l’extrême sollicitude du premier ministre de l’époque mobilisé par les élus locaux, l’expérimentation voit le jour au printemps 2012 (document joint). Tout va ensuite très vite , l’administration et la firme s’activent en négligeant les associations de la société civile. Les collectivités sont impliquées, mal. Une campagne d’injection est réalisée. Un an plus tard, c’est de visu le constat d’échec . la Fredon PACA chargée d’un rapport jure l’avoir rendu en 2013. Il n’a jamais été rendu public de sorte que nous ignorons tout des raisons de ce ratage. L’arrêté n’a même jamais été abrogé.
- l’expérimentation dite de Perpignan
En janvier 2013 alors que l’ANSES planchait sur le dossier du REVIVE Syngenta, la DGAl se lançait dans un appel d’offres qui nous avait laissé un peu perplexe. http://www.sauvonsnospalmiers.fr/un-appel-d-offres-qui-rend-perplexe.html
Il s’agissait d’étudier la technique d’injection pour la lutte contre le CRP. L’appel est fructueux, plus de 200 000 € d’argent public sont engagés, les firmes Bayer et Syngenta mises à contribution. Il y avait donc alors et à juste titre des interrogations sur le fonctionnement de l’endothérapie sur les palmiers. Cela n’a pas empêché cette même direction de délivrer l’AMM du REVIVE au printemps 2014. Aucune information sur ces travaux n’a transpiré pendant trois ans et tous les professionnels fébrilement attendaient le rapport final. Ils l’attendront longtemps.......
Voilà pourquoi SNP est en droit d’espérer que la DGAl pèsera de son autorité sur les ministères de l’écologie et de la santé pour qu’une dérogation de moins de 2 ans soit donnée.